Sociétés patrimoniales, immobilières, holdings... quelles différences?
- Vincent Claessens

- 7 oct.
- 3 min de lecture

En Belgique, beaucoup d’entrepreneurs et d’investisseurs entendent parler de holding, société patrimoniale ou encore société immobilière. Ces termes reviennent souvent dans les discussions avec un notaire, un fiscaliste ou un banquier privé… mais leur rôle reste flou pour beaucoup. Pourtant, chacun répond à un objectif bien précis dans la gestion du patrimoine.
Voyons ensemble les différences :
1. La société de management
Objectif : centraliser les revenus professionnels.
C’est la structure typique de l’indépendant ou du dirigeant d’entreprise. Elle permet de facturer les prestations de gestion, de conseil ou d’administration à d’autres sociétés, et de regrouper ainsi les revenus professionnels dans une seule entité.
Concrètement : Un administrateur travaille pour plusieurs sociétés et facture ses services via sa société de management. Cela lui permet de :
se verser une rémunération optimisée (salaire + dividendes),
déduire ses frais professionnels (voiture, bureau, matériel),
et constituer une épargne à l’intérieur de la société.
2. La société immobilière
Objectif : détenir et gérer un patrimoine immobilier.
Elle est utilisée pour isoler les biens immobiliers d’une activité commerciale, ou pour développer un patrimoine locatif. Les loyers sont perçus dans la société, qui paie l’impôt des sociétés (et non le précompte immobilier).
Concrètement : Un entrepreneur loge ses immeubles dans une société distincte, qui les loue à sa société d’exploitation. Avantages :
séparation claire entre activité et immobilier,
meilleure protection juridique,
possibilité de déduire les frais liés à l’entretien ou au financement.
Mais attention : les plus-values sur immeubles peuvent être imposées si la société revend le bien.
3. La société patrimoniale
Objectif : gérer un patrimoine financier ou familial.
C’est une structure de détention pure, souvent utilisée pour loger un portefeuille-titres, des assurances-vie, ou encore des parts de sociétés. Elle sert de coquille d’investissement : les revenus générés (dividendes, plus-values) restent au sein de la société, où ils peuvent être réinvestis.
Concrètement : Un particulier crée une société patrimoniale pour gérer ses placements financiers et éviter la fiscalité sur la personne physique. Avantages :
fiscalité des sociétés (souvent plus douce que celle des particuliers),
capitalisation interne des gains,
Objectif : détenir et structurer des participations.
C’est la mère des sociétés du groupe. Elle détient des actions de sociétés opérationnelles ou patrimoniales, et centralise les flux financiers (dividendes, intérêts, plus-values). Elle joue un rôle stratégique, fiscal et patrimonial à la fois.
Concrètement : Une holding détient 100 % d’une société d’exploitation. Les bénéfices remontent sous forme de dividendes, souvent exonérés d’impôt grâce au régime “mère-fille”. La holding peut ensuite :
réinvestir ces fonds dans d’autres projets,
prêter à d’autres filiales,
ou préparer la transmission du groupe familial.
En résumé
Type de société | Objectif principal | Exemple concret | Avantages clés |
Société de management | Facturer une activité professionnelle | Un dirigeant facture ses honoraires à ses sociétés | Optimisation de revenus, déduction de frais |
Société immobilière | Détenir un patrimoine immobilier | Une société détient des immeubles loués à une filiale | Séparation activité/immobilier, protection |
Société patrimoniale | Gérer un patrimoine financier | Détention d’un portefeuille-titres | Fiscalité favorable, réinvestissement |
Holding | Détenir et structurer des participations | Détention de plusieurs filiales | Exonération “mère-fille”, centralisation |
Conclusion
Ces structures ne s’opposent pas : elles se complètent. Un entrepreneur peut tout à fait avoir une société de management, une société immobilière et une holding, chacune jouant son rôle dans une stratégie patrimoniale cohérente.
Mais attention : la mise en place doit toujours être encadrée par un conseil fiscal et juridique compétent. Mal utilisée, une société peut coûter cher en impôts, frais ou contraintes administratives.
Anticiper, structurer et transmettre : telle est la clé d’un patrimoine bien géré.





