Qu’est-ce qu’une assurance-vie?
- Vincent Claessens

- 14 oct.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 oct.

C’est l’un des placements préférés des Belges. Souple, fiscalement avantageuse et utile pour préparer l’avenir, l’assurance-vie est à la fois un outil d’épargne, d’investissement et de transmission. Mais derrière ce nom trompeur, elle ne protège pas seulement contre la mort, se cache un mécanisme plus subtil : un véritable instrument de gestion patrimoniale.
1. L’assurance-vie, c’est quoi ?
L’assurance-vie est un contrat conclu entre un épargnant et une compagnie d’assurance. L’épargnant verse de l’argent (une ou plusieurs fois), que l’assureur place pour le faire fructifier. En contrepartie, l’assureur s’engage à verser un capital ou une rente :
au souscripteur, s’il est encore en vie à une date donnée ;
ou au(x) bénéficiaire(s) qu’il a désigné(s), en cas de décès.
Trois acteurs principaux :
le souscripteur-assuré (vous) ;
l’assureur (qui gère les fonds) ;
le(s) bénéficiaire(s) (qui recevront le capital à votre décès).
2. Les trois grandes familles d’assurance-vie en Belgique
🔹 Branche 21 : la sécurité
C’est la formule la plus répandue. Le capital est garanti et l’assureur verse un taux d’intérêt fixe, souvent complété par une participation bénéficiaire. Un produit sûr, adapté aux profils prudents. Rendement typique : 2 % à 3,5 % brut ces dernières années.
🔹 Branche 23 : la performance (mais avec risque)
Ici, le capital n’est pas garanti : il varie selon la performance des fonds d’investissement sous-jacents (actions, obligations, immobilier…). C’est la version « investissement » de l’assurance-vie. Potentiel de rendement plus élevé à long terme, mais exposition aux marchés.
🔹 Branche 26 : la version société
Moins connue du grand public, la branche 26 est utilisée par les entreprises pour placer leur trésorerie à moyen ou long terme. Elle offre un rendement garanti sans taxation sur les plus-values, mais n’inclut pas la couverture décès.
3. La fiscalité en Belgique
L’un des grands attraits de l’assurance-vie est sa fiscalité avantageuse. Mais les règles varient selon la branche.
À l’entrée
Une taxe de 2 % est prélevée sur chaque versement (sauf rares exceptions).
Pendant la vie du contrat
Pas d’impôt annuel sur les plus-values ou les gains réinvestis.
Les intérêts de la branche 21 sont exonérés de précompte mobilier si le contrat dure plus de 8 ans.
En branche 23, les plus-values sont non imposables, sauf si une garantie de rendement est prévue (cas exceptionnel).
Au décès
Le capital versé aux bénéficiaires est soumis aux droits de succession selon le lien de parenté. Certaines optimisations sont possibles (ex. clause bénéficiaire bien rédigée ou contrat luxembourgeois).
4. Les atouts de l’assurance-vie
Faire fructifier son capital à long terme, avec un rendement souvent supérieur à celui d’un compte d’épargne.
Diversifier son patrimoine entre sécurité (branche 21) et performance (branche 23).
Préparer sa succession : désigner librement ses bénéficiaires et faciliter la transmission.
Optimiser sa fiscalité : pas d’imposition annuelle, et exonération de précompte après 8 ans pour la branche 21.
Soutenir des placements responsables : de nombreux contrats offrent des fonds ESG ou durables.
5. Les points de vigilance
Horizon long terme : les avantages fiscaux ne se révèlent qu’après plusieurs années.
Risque de perte sur les unités de compte (branche 23).
Frais parfois élevés : entrée, gestion, arbitrage…
Clause bénéficiaire : mal rédigée, elle peut faire perdre les avantages successoraux.
Solidité de l’assureur : toujours vérifier la qualité de la compagnie avant de souscrire.
6. Exemple concret
Prenons Marie, 40 ans, qui place 30 000 € dans une assurance-vie mixte :
20 000 € en branche 21 (capital garanti à 2,5 %),
10 000 € en branche 23 (fonds d’investissement dynamiques).
Chaque année, elle ajoute 2 000 €. Après 10 ans, son contrat atteint environ 60 000 €, selon les performances. Elle décide de conserver le contrat, profitant désormais de la fiscalité avantageuse (aucun précompte mobilier sur la partie branche 21).
7. Pour qui ?
L’assurance-vie s’adresse à tous les profils :
Les jeunes actifs : pour se constituer une épargne flexible.
Les familles : pour protéger leurs proches et planifier leur succession.
Les indépendants : pour diversifier leur patrimoine et réduire leur exposition fiscale.
Les sociétés : via la branche 26 pour placer leur trésorerie de manière efficace.
8. En résumé
Avantages | Inconvénients |
Rendement supérieur au compte d’épargne | Taxe d’entrée de 2 % |
Capital garanti (branche 21) | Capital non garanti (branche 23) |
Fiscalité avantageuse après 8 ans | Produit à long terme |
Transmission facilitée | Droits de succession toujours dus |
Large choix de supports | Frais variables selon les contrats |
Conclusion
En Belgique, l’assurance-vie est un pilier discret mais essentiel de la gestion patrimoniale. Elle permet d’allier sécurité, rendement et transmission, dans un cadre fiscal relativement doux. Mais comme tout instrument financier, elle doit être comprise et adaptée à vos objectifs.
Bien choisie, elle devient un véritable levier de stabilité et de performance à long terme. Mal comprise, elle peut devenir un simple produit d’épargne parmi d’autres.
Et toi, ton assurance-vie, tu la vois comme une simple réserve d’argent… ou comme un outil stratégique pour ton avenir ? 💭





