Chaque semaine, retrouvez l'essentiel de l'actualité macroéconomique qui a bouleversé les marchés financiers. #LPM ,c'est parti !
#Résumé : La nouvelle saison des résultats a démarré et apportera des éléments de réponse sur la capacité des entreprises à encaisser des hausses successives de taux. Pour le moment, les marchés accueillent plutôt positivement les chiffres publiés.
#ÉtatsUnis : Wall Street avait les yeux rivés sur les premiers résultats d’entreprise, sans pour autant bouder la macroéconomie. Pour une meilleure compréhension de ceux-ci, je vous propose une petite explication du contexte global en 4 points.
L’année 2022 a été marquée par le début de la guerre en Ukraine. Les risques de pénuries sur certaines matières premières au prix très volatil, comme le blé et le pétrole, ont entraîné une forte spéculation, faisant resurgir au passage une inflation à deux chiffres.
Pour contrer cela, les Banques centrales du monde entier (à quelques exceptions près) ont adopté une stratégie de hausse des taux. Celle-ci, bien que bénéfique contre l’inflation, créé des difficultés pour les ménages et les entreprises, car elle leur complique l’accès au crédit, et freine donc la croissance.
Certains secteurs d’activité sont plus sensibles aux hausses des taux, comme les entreprises technologiques. La raison est simple, leur développement dépend de leurs bénéfices futurs. Or, pour atteindre une taille suffisante qui leur permettra d’être rentables, beaucoup d’entre elles ont besoin d’emprunter de l’argent pour grossir et racheter des concurrents. Avec une hausse des charges, certaines verront leurs bénéfices fondre comme neige au soleil.
À l’inverse, certains secteurs profitent de la stratégie, à l’image des banques dont le business model repose sur, entre autres, des différentiels de taux (entre les prêts accordés et les intérêts à payer).
C’est donc sans surprise que certains géants de Wall Street ont affiché des bénéfices par action supérieurs au trimestre précédent, comme Bank of America, Morgan Stanley, Blackstone ou Schwab. Goldman Sachs, pour sa part, a fait office d’exception avec un B/A en baisse, mais accompagné de perspectives de hausse pour l’avenir.
Bref, revenons à l’actualité macroéconomique ou cette chronique ne tiendra pas sa promesse d’être lue en 3 minutes (hum hum).
Le ralentissement économique souhaité par Jérôme Powell est visible, si l’on en croit les derniers chiffres publiés sur les ventes au détail (+0,2 % en juin contre 0,5 % le mois précédent), la production industrielle qui recule (-0,5 %), les nouvelles demandes de permis de construire (1,44 million contre 1,50) et les ventes de nouveaux logements (-3,3 %). Seul hic pour les analystes, les nouvelles inscriptions au chômage ont diminué (+228 k) là où les marchés les attendaient à la hausse.
Ce mélange d’information a permis au S&P500 et au Dow Jones de clôturer en hausse, tandis que le Nasdaq, composé de valeurs technologiques a accusé une légère perte.
#Europe : Sur le Vieux Continent, c’est le Royaume-Uni qui a dévoilé des informations clés sur sa santé économique. Malgré une inflation plus importante que l’Union européenne, celle-ci continue sa décrue pour atteindre 7,9 % en juin (en base annuelle), soit une progression de 0,1 % par rapport à mai. L’inflation de base poursuit le même chemin (6,9 % en base annuelle et +0,2 % en mensuel).
Mention spéciale pour le BEL20 belge qui progresse de 6,58% en une semaine après l’annonce d'Argenx d’un essai clinique réussi pour l’Efgartimod, un composant présent dans le médicament Vyvgart et qui combat les maladies auto-immunes. Le cours de bourse de la Biotech belge a progressé de 31% en une journée, faisant d’elle la première Biotech européenne.
#ResteduMonde : La Chine revient sur le devant de la scène avec la publication de son Produit intérieur brut. Avec des chiffres à faire pâlir n’importe quel pays d’Europe, le PIB a progressé de 0,8 % au second trimestre et a atteint 6,3 % en base annuelle. Ce résultat, certes impressionnant, reste en deçà de ce que les économistes attendent de la « locomotive du monde ». Ceux-ci sont peut-être encore trop exigeants.
Autre information importante, la production industrielle qui repart à la hausse (+4,4 % sur un an).
De l’autre côté de la mer de Chine, le Japon affiche toujours une hausse généralisée de ses prix inquiétante (+3,3 %, en hausse) et des exportations timides (+1,5 %).
Enfin, la Turquie continue son retour à une politique monétaire orthodoxe, en relevant ses taux directeurs de 250 points de base pour les porter à 17,5 %.
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Auteur de l'article : Timur Kazkondu.