Chaque semaine, retrouvez l'essentiel de l'actualité macroéconomique qui a bouleversé les marchés financiers. #LPM ,c'est parti !
#Résumé : Remis de leurs émotions après des déclarations, plutôt agressives, des banquiers centraux, les marchés financiers ont abordé cette semaine sous un regard positif, permettant aux principaux indices de finir dans le vert. Jusqu’ici, les économies du monde entier semblent tenir le coup face aux multiples hausses de taux. Mais gare à l’excès de confiance.
#ÉtatsUnis : « Il en faut peu pour être heureux ». Voilà ce qui pourrait caractériser l’humeur des traders ces derniers jours, eux qui ont retrouvé leur appétit pour les actifs risqués après la publication de plusieurs données macroéconomiques.
La semaine commençait plutôt mal sur Wall Street avec un Jérôme Powell toujours très « hawkish » dans ses propos. Selon le président de la FED, « la situation économique est loin d’un retour à la normale. Nous pensons qu’il y aura encore un resserrement de la politique monétaire pour juguler l’inflation. Je n’écarte pas la possibilité de hausse lors de deux réunions successives ». Suite à ces déclarations, les taux d’intérêt à court terme sont repartis à la hausse, dont le US01Y qui a atteint 5,43 %, soit son niveau de décembre 2000 !
Mais la semaine ne s’est pas arrêtée à cela. Une pluie d’indicateurs, tantôt positifs, tantôt négatifs, a retourné la tendance, dont voici un résumé.
Le nombre de commandes de bien durables a augmenté de 1,7 %, alors que les analystes prévoyaient une chute de 1 % ;
La confiance des consommateurs s’est redressée, à son plus haut niveau depuis 18 mois ;
Forte croissance des ventes de nouvelles maisons (+12 % en mai) ;
Le nombre d’inscriptions au chômage est légèrement inférieur aux attentes (+239 k vs +265 k) ;
La croissance économique au premier trimestre a été révisée à la hausse, passant de 1,3 % à 2 % ;
L’inflation globale continue sa décrue, atteignant +4,6 % en mai (annualisée), +0,3 % (mensuel). L’inflation de base suit la même direction, +3,8 % (annuel) et +0,1 % (mensuel) ;
Les revenus et dépenses des ménages américains ont également été publiés, avec une progression pour la première donnée (+0,4 %) et une régression pour l’autre (+0,1 %).
#Europe : Les banquiers centraux de la BCE étaient réunis cette semaine à Sintra, au Portugal, pour établir le constat de l’économie européenne et définir une stratégie « anti-inflation ». Le sujet de la réunion était d’ailleurs très clair, « stabilisation macroéconomique dans un contexte d’inflation volatile », et le discours de Christine Lagarde tout autant : « Il est peu probable que, dans un avenir proche, la banque centrale soit en mesure d’affirmer en toute confiance que le pic des taux a été atteint », ajoutant au passage la possibilité d’une nouvelle hausse de taux en juillet.
Pourtant, les récents chiffres de l’inflation témoignent d’une situation qui est certes toujours préoccupante, mais de plus en plus rassurante. Ainsi, la hausse généralisée des prix à la consommation continue de baisser dans la plupart des pays de l’Union, comme en Italie (+6,4 % contre +6,8 % un mois plus tôt), en Espagne (+1,9 % vs +3,2 %), en France (+4,5 % vs +5,1 %) et en Belgique (+4,15 % vs 5,2 %).
Je dis « la plupart », car l’Allemagne (+6,4 % vs 6,1 %) continue de jouer le rôle du vilain petit canard sur un territoire où elle avait l’habitude de régner en maître économique incontesté. Ce climat délétère se manifeste dans l’indice IFO du pays qui a une nouvelle fois baissé pour atteindre 88,5 contre 91,5 en mai. Pour rappel, cet indice est basé sur une enquête mensuelle menée auprès de plus de 9 000 entreprises allemandes dans divers secteurs d’activité et les interroge sur leur évaluation actuelle de la situation économique et sur leurs attentes pour les six prochains mois.
#ResteduMonde : Le yen japonais a atteint un nouveau creux de sept mois face au dollar, ce qui suscite l’inquiétude des autorités japonaises. Ainsi, Masato Kanda, diplomate responsable des devises, a tenté de rassurer les marchés en déclarant que « des mesures appropriées seront prises en cas de baisse excessive de la monnaie japonaise ». Les investisseurs considèrent le seuil de 145 USDJPY comme une limite à ne pas franchir. De son côté, le gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, est revenu sur la politique très accommodante de son institution, avouant que celle-ci « aurait de bonnes raisons de modifier sa politique monétaire » si elle avait des certitudes raisonnables que l’inflation (actuellement à 3 %) continue d’accélérer en 2024.
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Auteur de l'article : Timur Kazkondu.