Chaque semaine, retrouvez l'essentiel de l'actualité macroéconomique qui a bouleversé les marchés financiers. #LPM, c'est parti !
#Résumé : Vous aimez les montagnes russes ? Les marchés financiers aussi ! Après une semaine de repli sur les principales bourses du monde entier, les voici reprendre du poil de la bête, prouvant au passage que les traders ont envie de faire de cette année une revanche sur 2022.
#ÉtatsUnis : Je sais que je le dis presque toutes les semaines, mais celle-ci était cruciale, tant les données macroéconomiques étaient attendues et importantes. Et ce que l’on peut dire c’est qu’une seule statistique a permis de transformer des investisseurs prudents en chasseurs de risque.
Sans faire durer le suspens, il s’agit bien de l’inflation qui était au centre de toutes les attentions. Elle, qui est encore trop importante aux yeux de la Banque centrale américaine, avait conduit Jérôme Powell à adopter un discours au ton assez dur, ravivant les craintes de plusieurs hausses de taux à l’avenir. Mais si l’inflation se subdivise en deux parties, une globale et une dite de base (qui exclut les éléments volatils comme la nourriture et les énergies), c’est bien la seconde qui fut déterminante.
Ainsi, le CPI (Consumer Price Index) américain est de 3 % pour le mois de juin, une douzième baisse consécutive depuis son pic à 9,1 % il y a tout juste un an. En mai, le taux était de 4 %.
Pour l’inflation de base, celle-ci a reflué à 4,8 % (contre 5,3 % précédemment) alors que les analystes s’attendaient à une baisse plus modérée (5 %). Cette nouvelle est d’autant plus rassurante, car la FED ajuste sa stratégie des taux sur base de cette variable. Pour autant, cela sera-t-il suffisant pour qu’elle la revoie ? Affaire à suivre.
Mais le rebond de Wall Street n’est pas uniquement imputable à l’inflation, d’autres indicateurs sont venus mettre du baume au cœur des traders :
Même si les prix à la production ont augmenté mensuellement (+0,1 % contre -0,4 % en mai), le tableau général montre des signes de ralentissement de l’activité économique américaine (+2,4 % en annuel contre 0,9 % en mai) ;
Le nombre d’inscriptions au chômage, pourtant en baisse (+237 k contre 249 k la semaine passée), n’a pas eu trop d’impact sur les bourses, le chiffre étant éclipsé par celui de l’inflation ;
L’indice Michigan sur les attentes des consommateurs a dévoilé un chiffre en hausse, synonyme d’optimisme de la part de ces derniers (72,6 contre 64,4). C’est plus que les 65,5 pronostiqué par les personnes questionnées.
Vous l’aurez compris, le marché américain reste solide dans son ensemble, encaissant les relèvements de taux successifs tout en subissant une inflation de moins en moins forte. Le scénario d’un soft lending est encore possible, mais attendons de voir les résultats d’entreprises cette semaine.
#Europe : Jean qui rit, Jean qui pleure. Les investisseurs européens peuvent bien s’émouvoir de ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique, cela ne pourra cacher les mauvais chiffres européens.
Tout d’abord, la situation en Allemagne continue de se résumer en un mot, « enttäuschend » (déception en français). Le sentiment économique dans le pays, recensé par le Zentrum für Europäische Wirtschaftsforschung (ou tout simplement ZEW, oui je fais exprès…) ne cesse de s’effondrer, passant de -8,5 à -14,7, synonyme que les analystes sont baissiers sur les 6 prochains mois. Ce faisant, le sentiment économique dans l’Union européenne a également baissé (-12,2).
Le Royaume-Uni a dévoilé de nombreux chiffres importants, dont le taux de chômage qui a augmenté pour atteindre 4 %, une croissance du PIB négative (-0,1 % contre +0,2 % au trimestre précédent), une production industrielle ainsi que des échanges commerciaux en berne. Bref, ça sent le ralentissement économique à plein du côté du Roi Charles III.
#ResteduMonde : Sans vouloir faire des États-Unis le centre du monde, l’Asie n’a pas dévoilé grand-chose comme information macroéconomique, sauf la Chine et la Corée du Sud.
Du côté de la Chine, l’inflation mensuelle reste inchangée (-0,2 %) et les prix à la production s’enfoncent en territoire négatif (-5,4 % contre -4,6 %). La balance commerciale repart à la hausse (+70 milliards de dollars), mais pas avec autant de dynamisme que souhaité par les analystes (+74 milliards de dollars). Vous l’aurez compris, ce n’est pas aujourd’hui que nous allons parler du grand rebond.
Enfin, la Banque centrale de Corée du Sud a décidé de maintenir ses taux d’intérêt inchangés, à 3,5 %, signe qu’elle préfère attendre de voir les effets de sa politique avant de se prononcer davantage.
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Auteur de l'article : Timur Kazkondu.