Chaque semaine, retrouvez l'essentiel de l'actualité macroéconomique qui a bouleversé les marchés financiers.#LPM, c'est parti !
#Résumé : Qui sortira vainqueur du combat entre Jérôme Powell et le marché de l’emploi américain ? C’est la question que doivent se poser les financiers du monde entier, qui ne savent plus où donner de la tête tant les chiffres publiés sont contradictoires. Résultat : une semaine teintée de rouge pour les principales places boursières.
#ÉtatsUnis : Pour ceux qui ont gardé quelques souvenirs de la mythologie grecque, représenter l’économie américaine par une hydre à plusieurs têtes pourrait faire sens. Ainsi, le valeureux Jérôme Powell, qui s’est juré de dompter la bête, ne cesse de trancher des têtes à coup de hausses de taux, seule arme efficace de sa politique monétaire. Cependant, s’il pense triompher sur la tête qui représente l’inflation, celle du marché de l’emploi continue de lui donner du fil à retordre, renforçant davantage la bête. Mais trêve de digression, revenons-en aux faits.
Les financiers de Wall Street ont démarré la semaine en douceur, la bourse de New York étant fermée dès 13 h (heure locale) le lundi et complètement le mardi, et ce pour fêter l’indépendance de leur pays. Après cela, ils ont dû faire face à une nouvelle salve d’indicateurs économiques.
La donnée la plus importante de la semaine est sans doute le nombre d’emplois privés créé dans le pays en juin (enquête ADP), affichant un montant colossal de 497 000 unités alors que les prévisions étaient autour de 228k. De l’autre côté, les nouveaux emplois non agricoles recensés par le Bureau national des statistiques américain (Non-farm payroll) a fait état de 209 k créations de postes, bien inférieures aux 225k prévus et aux 306 k précédents. La principale différence entre l’enquête ADP et le Non-Farm Payroll réside dans leur portée, car l’ADP se concentre sur le secteur privé, tandis que le NFP couvre l’ensemble de l’économie américaine, à l’exception du secteur agricole.
Pour aller plus loin, le taux de chômage est conforme aux prévisions (3,6 %) et il y a toujours plus d’inscriptions dans le pays (+248k vs +236k précédemment), et le salaire moyen horaire reste inchangé (+0,4 %).
Enfin, côté industrie, l’activité manufacturière s’est encore une fois contractée en juin, pour la huitième fois consécutive (46,3), à l’image des exportations (247 Mds $) et des importations (316 Mds $).
#Europe : Forcément, l’Europe boursière a été affectée par les statistiques outre-Atlantique et chinoises, à l’image d’un CAC40 qui a perdu 3,13 % jeudi, soit sa seconde pire performance derrière la journée du 15 mars (-3,58 %). Il faut dire que les indicateurs économiques du Vieux Continent ne sont pas des plus vigoureux, en témoignent les indices manufacturiers qui continuent de baisser, synonyme d’une nouvelle contraction.
Pour en revenir aux taux d’intérêt, tout le monde semble vouloir profiter de leur hausse, à commencer par le gouvernement de Belgique qui proposera, suite aux annonces de son ministre des finances, un bon d’État à 1 an, et ce pour concurrence le secteur bancaire, trop rigide sur les taux selon lui. Si le coupon ne sera pas connu avant septembre, nous savons déjà que celui-ci s’adressera également aux petits porteurs (à partir de 100 €) et sera moins imposé (15 % de précompte au lieu de 30 %).
#ResteduMonde : Il va falloir attendre encore un peu avant de revoir la locomotive chinoise, qui peine à reprendre depuis la fin de la politique zéro-Covid. L’indice PMI, calculé par Caixin/S&P, a une nouvelle fois baissé pour atteindre 50,5 en juin, après un mois de mai à 50,9. Même si on parle d’une contraction de l’activité que lorsque l’indice se situe en deçà de 50, on peut tout de même constater une décélération. D’autres éléments peuvent jouer en défaveur d’un scénario de relance économique, notamment un secteur immobilier fragile, des tensions géopolitiques avec les États-Unis et un chômage des jeunes élevé (20,8 % chez les 16-24 ans).
Plus proche de chez nous, l’Arabie saoudite et la Russie ont annoncé lundi une prolongation de leur mesure de réduction de production quotidienne de pétrole, d’un million de barils par jour pour le premier et de 500 000 sur le second. L’objectif reste le même : maintenir les prix élevés face à une demande mondiale qui baisse.
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Auteur de l'article : Timur Kazkondu.