Chaque semaine, retrouvez l'essentiel de l'actualité macroéconomique qui a bouleversélesmarchés financiers. #LPM ,c'est parti !
#Résumé : Une semaine euphorique sur les marchés financiers, où le vert a dominé tous les continents. Les investisseurs ont décidé d’ignorer les signaux d’alerte des banques centrales, préférant voir le verre à moitié plein et battre quelques records de point au passage. Qui a dit qu’il fallait vendre en mai et revenir en septembre ?
#ÉtatsUnis : Restait-il encore des problèmes aux yeux de Jérôme Powell pour l’empêcher d’assouplir sa politique monétaire ? Pas vraiment. Mercredi 14 juin, le président de la FED a annoncé maintenir ses taux directeurs, après une série de 10 hausses consécutives. Il faut dire que les différents signaux envoyés par l’économie américaine allaient dans le sens, donc voici quelques chiffres.
Tout d’abord, l’inflation globale continue sa décrue, avec une hausse annuelle de 4 % (contre 4,9 % le mois passé). Même constat pour l’inflation sous-jacente (appelée « de base » ou « cœur »), qui affiche 5,3 % en mai, soit une baisse de 20 points. Ensuite, les inscriptions au chômage sont plus nombreuses qu’attendu par les analystes (+249 k), pour leur plus grand bonheur. Ainsi, 262 000 personnes viennent s’ajouter à la population sans emploi, soit le même nombre que la semaine précédente. Enfin, les ventes au détail ont également surpris les marchés, affichant une progression de 0,3 % là où elles étaient attendues à la baisse.
Si ces annonces avaient de quoi ravir les courtiers du monde entier, la situation n’en est pas pour autant idyllique. En effet, Jérôme Powell a insisté sur le fait que la FED pourrait encore augmenter ses taux, plusieurs fois même, avant la fin de l’année. Qu’il est loin le temps où les analystes prévoyaient une baisse des taux avant 2024 ! D’ailleurs, plus peu d’entre eux soutiendraient toujours cette thèse. Pendant ce temps-là, la différence entre le taux US à 2 ans et celui à 10 ans, fortement utilisé, continue de pencher en faveur du court terme, signe que les craintes d’une récession pèsent toujours sur Wall Street.
#Europe : La Banque centrale européenne, menée par une Christine Lagarde déterminée à réduire l’inflation sur ses terres, a décidé d’augmenter ses taux directeurs de 25 points de base, le portant à 3,5 % soit son niveau le plus élevé depuis 22 ans. Cette hausse fut accompagnée par un discours tout aussi « Hawkish » qui laisse entendre d’autres relèvements à venir et écarte une probabilité de baisse de taux à court terme.
Lagarde se base sur les prévisions de l’institution qu’elle dirige et qui projettent une inflation qui resterait élevée en 2023, à 5,4 %, pour ensuite baisser légèrement (3 % en 2024 et 2,2 % en 2025). Le PIB, quant à lui, prendrait le chemin inverse avec une progression de 0,9 % pour cette année, de 1,5 % en 2024 et 1,6 % en 2025.
Voilà un sujet qui n’avait plus inquiété les Européens depuis un certain temps et qui (re)pointe le bout de son nez, les prix du gaz. Ces derniers ont grimpé, ce jeudi, de plus de 14 %, pour atteindre 46 € MWh. Cela s’explique par un problème survenu dans trois usines de Norvège, l’un des plus gros fournisseurs de gaz d’Europe. Si les prix ont reflué par la suite, pour clôturer à 35 €, ils nous rappellent toute la fragilité du nouveau système mis en place par l’Union européenne pour contourner le gaz russe.
#ResteduMonde : Le Yen, monnaie du Japon, continue de perdre du terrain sur le dollar américain et s’échange aujourd’hui à 141,8 USD/JPY. Cela s’explique par deux mouvements, pourtant contraires, mais qui jouent en la défaveur de la devise japonaise. Le premier est la politique ultra accommodante du Japon, qui ne veut pas brider son économie d’une relance post-covid. Le second provient des États-Unis et leur attitude attentiste face à une inflation qui continue de se détendre.
Le voisin chinois aussi joue la carte du soutien économique par les taux, en les baissant une fois de plus de 10 points de pourcentage, pour les porter à 2,65 %. Cette manœuvre est avant tout dictée par une volonté de Pékin de relancer la locomotive chinoise, toujours en peine depuis la fin de la politique Zéro-Covid.
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Auteur de l'article : Timur Kazkondu.