Interview d'Ali Yilmaz : Le parcours inspirant de l’assureur qui s’est lancé dans l’aventure du Football.
- L'équipe BoursicoTalk
- 26 mai
- 5 min de lecture

On connaît Ali Yilmaz comme le fondateur et la personne dynamique derrière Maz Conseils, une société d’assurance solidement implantée dans le Hainaut. Mais derrière le chef d’entreprise aguerri se cachait également un président de club de football amateur, un homme de valeurs et de terrain, au sens propre comme au figuré. Cette interview aborde des enjeux d’actualité : transformation digitale, équilibre humain-tech, engagement local, et valeurs entrepreneuriales.
Nous vous souhaitons une très bonne lecture !
1. Un entrepreneur bien ancré dans sa région
Diplômé en assurances en 2005, Ali Yilmaz démarre sa carrière en 2006 comme employé au bureau Marredda et Van Herck à Cuesmes. Deux ans plus tard, il en devient actionnaire, avant de fonder en 2016 Maz Conseils, dont il est l’unique propriétaire. Aujourd’hui, il dirige plusieurs bureaux à Cuesmes, Quaregnon et Boussu, avec une équipe soudée qu’il qualifie de “pro et sympa”.
Son approche entrepreneuriale se veut pragmatique et humaine. Pas de plans quinquennaux irréalistes : “Deux, trois ans maximum. Le monde change trop vite pour se projeter au-delà.” Ce réalisme lui a permis de réagir avec agilité lors de la crise du Covid, mettant toute son équipe en télétravail en 48 heures, sans chômage. “C’était essentiel pour moi de maintenir la cohésion.”

2. Sa vision du monde de l’assurance
Ali, c’est un assureur qui a le métier dans le sang. On le ressent facilement lorsque l’on discute avec lui. Il aime être proche de ses clients, et aime surtout se sentir utile à leurs yeux.
Lorsque nous avons abordé l’essor du digital dans son secteur, Ali est resté clair dans sa vision. Dans un monde de plus en plus digitalisé, il ne veut pas choisir entre technologie et relation humaine. “Le phygital, c’est ça : garder le contact physique tout en intégrant les outils numériques.” Son bureau a mis en place plusieurs solutions digitales comme la signature électronique, un espace client en ligne, et un parcours digital pour les sinistres du quotidien.
Mais c’est peut-être une anecdote qui résume le mieux les propos d’Ali. Un jour, une cliente se présente à son bureau, désespérée. Elle vient de signer un constat d’accident dans lequel elle est clairement en tort. Résultat : sa voiture est considérée comme perdue, son bonus explose, et la cliente n’a pas les moyens de racheter un véhicule. Fin de l’histoire ? Pas pour Ali.
“Elle me décrit l’endroit de l’accident, et je connais cette route. Je suis du coin.” Il se rend personnellement sur place, constate un panneau d’interdiction de doubler qui n’avait pas été pris en compte. Photos, rapport, appel à l’expert… Le constat est recalculé. Verdict : sa cliente est reconnue en droit. “C’est pas un ordinateur qui aurait fait ça, il n’aurait pas été plus loin que ce que le constat décrivait. Le digital, c’est utile, mais l’humain reste indispensable quand c’est critique.”
C’est cette capacité à combiner efficacité technologique et attention humaine qui fait la singularité de Maz Conseils. “Un assureur, c’est avant tout quelqu’un en qui tu dois pouvoir avoir confiance.”
3. Son parcours en tant que président de club de football
Mais au-delà de ses activités dans l’assurance, ce qui nous a interpellés chez BoursicoTalk, c’est la richesse du parcours d’Ali. Car si nous aimons raconter des histoires d’entrepreneurs dans le monde économique, nous aimons également lorsqu’ils sortent des sentiers “classiques”.
Et dans le cas d’Ali Yilmaz, difficile de faire plus inattendu que cette double vie d’assureur et de président de club de football amateur.
Pourquoi s’être lancé dans un club amateur ? “J’avais un budget sponsoring, une passion pour le foot, et mon fils jouait. Tout s’est aligné. Et j’avais envie de faire les choses bien.” Le club choisi : Hornu.
Sous sa présidence, le club connaît une véritable transformation :
Passage en P1 (niveau provincial)
Explosion de l’école des jeunes (de 90 à 200 enfants)
Structuration claire entre gestion sportive et gestion administrative
Nouveaux équipements, nouvelle identité visuelle (les supporters se souviendront du maillot orange)
“Je voulais que les enfants aient une vraie fierté d’appartenir au club. Qu’ils soient bien encadrés, bien habillés, dans un cadre structuré. Une sorte de mini-centre de formation, mais à notre échelle.”
Cette expérience a aussi renforcé son leadership : “Tu dois tout faire comme président. Aller chercher des sponsors, organiser les équipes, motiver les bénévoles. C’est exactement comme gérer une entreprise – sauf que personne n’est payé.” Les similitudes avec le monde de l’entrepreneuriat sont frappantes. “Dans les deux cas, tu dois motiver, structurer, déléguer, résoudre des problèmes.” Mais avec une nuance essentielle : “Dans un club amateur, tu travailles avec des gens qui donnent de leur temps gratuitement. Si ce n’est pas une passion, tu tiens pas.”
Côté sportif, Hornu manque de peu la montée en D3. Une finale, une séance de tirs au but, une occasion manquée. “On a pleuré. Tous. Moi, ma femme, mes enfants. C’était la seule fois que j’ai pleuré pour un match de foot.”
Et cette finale, elle a laissé une trace. “Le match avait été reporté à cause de la pluie. Deux heures trente de route, annulé. On revient une semaine plus tard… mais c’était le week-end du Doudou, donc ambiance. On rejoue. On tient. Et on perd aux penaltys.” Un but vide manqué avant les tirs. Une montée qui leur échappe. “C’était cruel.”
Après cette déception, et malgré la belle dynamique, Ali décide de se retirer. “Je m’étais donné un mandat de trois, quatre ans. Et je voulais respecter ça. Si on était montés en D3, j’aurais peut-être continué comme vice-président. Mais là, j’ai senti que c’était le bon moment pour passer le relais.”
Sa décision est aussi liée à une équation personnelle : “A l’époque quatre bureaux (ndlr, entre-temps, un bureau à Gerpinnes a été cédé par Ali), une famille, des enfants en bas âge, des responsabilités partout… à un moment, il faut choisir. Je ne regrette pas d’avoir commencé. Et je ne regrette pas d’avoir arrêté.”
4. Le conseil d’Ali pour les entrepreneurs
S’il devait résumer son parcours en un seul principe ? “Ne jamais déroger à ses valeurs". Même quand le succès frappe à la porte, même quand tu veux copier un concurrent. Si tu t’éloignes de tes valeurs, tu te perds.”
Autre conseil précieux : dire clairement ce que l’on fait. “Même nos proches ne savent pas toujours en quoi consiste notre travail. Il faut communiquer, expliquer. Sinon, on reste dans le flou.”

Conclusion
Merci d’avoir lu cette interview jusqu’au bout.
Vous l’aurez compris à la lecture de cette interview : Ali Yilmaz, c’est ce genre de profil qui incarne le terrain dans tous les sens du terme. Un homme qui croit aux relations humaines, à la proximité, à l’engagement, aux défis, mais surtout aux valeurs. Et ça, même un penalty manqué ne peut l’ébranler.
Le parcours d’Ali Yilmaz vous a inspiré ? n’hésitez pas à partager cette interview. Vous trouverez ci-dessous des liens qui vous redirigeront vers les médias de notre invité.
Site internet MAZ Conseils : https://mazconseils.be
Profil Linkedin d'Ali Yilmaz : https://www.linkedin.com/in/ali-yilmaz-73538671?lipi=urn%3Ali%3Apage%3Ad_flagship3_profile_view_base%3BbBh2rnWESDapGf%2B4l55wvA%3D%3D
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