Le Point Macro : l'actualité du 23/06/2025
- L'équipe BoursicoTalk
- 22 juin
- 3 min de lecture

🇺🇸 États-Unis : une semaine sous haute tension, entre prudence géopolitique et statu-quo monétaire.
Impossible de parler des marchés cette semaine sans revenir sur le cœur brûlant de l’actualité : le Proche-Orient 🌏. Depuis plusieurs jours, les marchés américains ont évolué au rythme de déclarations de menaces, puis de frappes, dans une partie de poker militaire et diplomatique entre l’Iran 🇮🇷, Israël 🇮🇱... et désormais les États-Unis 🇺🇸.
Tout a commencé avec une frappe “préventive” d’Israël sur des installations nucléaires iraniennes, en réaction à la progression de l’enrichissement d’uranium par Téhéran. En quelques heures, le ton est monté. L’Iran a riposté par des drones, faisant craindre une escalade incontrôlable dans une région stratégique où transite 20 % du pétrole mondial via le détroit d’Ormuz ⛽.
Pendant une bonne partie de la semaine, Donald Trump a soufflé le chaud et le froid : “Je vais peut-être le faire, peut-être pas.” Mais dans la nuit de dimanche, le couperet est tombé. Des bombardiers américains ont frappé trois sites nucléaires majeurs en Iran (Fordow, Natanz et Ispahan). Selon la Maison-Blanche, ils ont été “totalement détruits”. Téhéran promet désormais de défendre “sa souveraineté, ses intérêts et son peuple par tous les moyens”... Reste à voir les conséquences sur les marchés financiers, notamment les matières premières.
Les marchés, logiquement nerveux, ont résisté en apparence : S&P 500 -0,15 %, Nasdaq +0,21 %, Dow Jones +0,02 %, sur base hebdomadaire. Mais la volatilité était bien là, alimentée par la crainte d’un choc énergétique ou d’une nouvelle flambée inflationniste.
🏦 Pendant ce temps, la Fed a gardé le cap. Pas de changement de taux (toujours entre 4,25 % et 4,5 %), mais une posture résolument prudente. Les projections confirment deux baisses d’ici fin 2025, mais rien n’est gravé dans le marbre. L’inflation (PCE à 3,1 %) reste trop élevée, et la croissance est revue à la baisse (PIB 2025 à 1,4 %). Ajoutez à cela une chute des ventes au détail en mai (-0,9 %), et vous obtenez une Fed retranchée sur une position attentiste et défensive.
🇪🇺 Europe : impact indirect mais réel des tensions, et surprise venue de Suisse
L’Europe a vécu cette semaine dans l’ombre des événements internationaux. L’escalade au Moyen-Orient et l’anticipation d’un choc pétrolier ont pesé sur les indices, d’autant plus que Wall Street était fermée jeudi (Juneteenth), privant les marchés européens de leur boussole habituelle. Résultat : le BEL 20 et ses voisins ont clôturé en baisse.
La vraie surprise est venue de la Suisse 🇨🇭. La Banque nationale suisse (BNS) a abaissé son taux directeur à 0 %, une première depuis septembre 2022. Pourquoi ce choix audacieux ? Parce que l’inflation est tombée à -0,1 % en mai, et que le pays bénéficie d’une situation économique solide. C’est le parfait exemple d’un modèle où taux bas et devise forte peuvent cohabiter, à condition que les fondamentaux suivent (infrastructures, stabilité politique, exportations solides…).
Ailleurs en Europe, les banques centrales restent prudentes, conscientes que tout relâchement trop rapide pourrait se heurter à une remontée des prix si la situation énergétique se dégrade.
🌍 Reste du monde : pétrole en ébullition, or en retrait, Asie divisée.
🛢️ Côté matières premières, le pétrole s’est apprécié : +3,75 % pour le Brent, avec des pics à +12 % en séance. L’intervention américaine en Iran ravivera certainement les craintes d’un blocage du détroit d’Ormuz, passage stratégique pour l’approvisionnement mondial. Même si un tel scénario semble encore peu probable à court terme, les marchés n’écartent plus la possibilité d’un baril à 120 $ en cas de nouvelle escalade.
A l'opposé, l’or a reculé cette semaine (-1,91 %) malgré le contexte tendu. La fermeté de la Fed et la vigueur du dollar ont freiné son ascension, mais les banques centrales continuent de miser sur le métal jaune : 43 % d’entre elles prévoient d’augmenter leurs réserves dans les 12 mois à venir. L’or n’a pas dit son dernier mot.
En Asie, la situation est plus contrastée. Le Nikkei a progressé de +1,50 %, porté par l’afflux de capitaux, tandis que le Hang Seng (-1,52 %) et Shanghai (-0,51 %) ont subi la hausse du dollar et les inquiétudes géopolitiques. Le MSCI Emerging reste stable, mais sous surveillance.
